ANNULE

 

Jeudi 30 Novembre, nous aurons le plaisir d’accueillir Quentin Bollaert pour un séminaire à 13h en salle de conférences au deuxième étage du bâtiment 504.

Titre: Le niobium est-il vraiment immobile au cours de l’altération de surface ?

Résumé:
Le niobium (Nb) est un métal rare et critique, considéré comme l’un des éléments les plus immobiles au cours de l’altération. Son comportement découle de la résistance des minéraux de Nb face à l’altération et de son insolubilité dans les fluides. En conséquence, le Nb est fréquemment utilisé comme invariant géochimique, notamment dans les calculs de bilan de masse, afin d’analyser le budget géochimique de l’altération. L’immobilité du Nb serait à l’origine de la formation des principaux gisements dans le monde formant des régolithes épais résultant de l’altération de carbonatites, des roches magmatiques avec plus de 50 wt% de carbonates. Les minéraux résistants à l’altération tels que pyrochlores (A2Nb2O7) s’accumulent dans les régolithes, tandis que la plupart des minéraux sont dissous entraînant l’enrichissement relatif en Nb dans les profils.

L’étude multi-échelle des processus d’enrichissement de Nb, combinant des analyses minéralogiques, microscopiques et spectroscopiques dans deux latérites brésiliennes de la région de l’Amazonas a permis de suivre la spéciation du Nb au cours de l’altération. Malgré les différences géochimiques et minéralogiques entre ces deux profils, le comportement du Nb suit un modèle similaire. Tandis que les porteurs primaires de Nb sont altérés, des concentrations importantes en Nb sont identifiées dans des oxydes de fer, de titane et de cérium formés par les processus d’altération. Dans certains horizons, du Nb est aussi identifié dans des veines associées à des éléments mobiles. Ce travail mettant en évidence la mobilisation du Nb remet en question la pertinence de l’utilisation systématique du Nb comme invariant dans les études géochimiques de la zone critique.