Datation Absolue de la Déformation Intraplaque au nord de la chaîne Pyrénéenne (DADIP)

Image / Gauche : Faille décrochante dextre du Mas-d’Azil, Ariège, France / Droite : Marche de calcite sur plan de faille inverse, Izaourt, Haute-Pyrénées, France

Thématique : Géodynamique, géologie, tectonique, géochimie, Pyrénées

En géodynamique, l’essentiel des déformations est accommodé aux limites des plaques tectoniques. Pourtant, la propagation de la déformation au-delà de ces frontières est à l’origine de déformations dites « intraplaques », d’intensité modérée, mais dont le rôle est crucial sur le fonctionnement géologique de ces domaines. A l’heure actuelle, la réalisation de calendriers de déformation tectonique précis en domaine intraplaque se heurte très souvent à l’absence d’enregistrement sédimentaire syn-tectonique. L’âge de ces faibles déformations, et leurs liens avec les phénomènes géodynamiques de grande échelle, restent donc à déterminer.

En 2020, nous nous sommes intéressés à la déformation intraplaque au nord de la chaîne pyrénéenne, en procédant à l’échantillonnage et à la datation U/Pb de calcites de failles (datation au LA-ICP-MS, laboratoire GEOPS) dans les régions des Corbières. Les résultats obtenus (Parizot, Missenard et al., Terra nova, 2021) montrent l’existence d’une phase de déformation compressive encore non décrite dans la littérature au cours du Miocène (transition Burdigalien/Langhien – ~15 Ma), période classiquement considérée comme post-orogénique pour le système Pyrénéen. Ces résultats nouveaux, qui complètent le calendrier de la déformation au front de la chaîne dans le secteur des Corbières, soulèvent les questions suivantes :

(1) Cette phase de déformation tardive est-elle enregistrée dans l’ensemble du domaine Nord Pyrénéen, et jusqu’à quelle distance de la chaîne ?

(2) Est-elle synchrone à l’échelle de ce domaine ?

Les réponses à ces questions devraient permettre d’éclairer l’origine et de quantifier l’extension de cet épisode nouvellement décrit.

Dans le cadre de ce projet SYSTER, nous souhaiterions donc répondre à ces questions en élargissant la zone d’étude à l’ensemble de l’avant-pays Nord Pyrénéen. La méthodologie sera similaire à celle déjà éprouvée sur le secteur Corbières (Parizot et al., Terra nova, 2021) ou préalablement encore dans les Causses (Parizot et al., Geofluids, 2020) : terrain, analyse structurale « traditionnelle », échantillonnage, puis en laboratoire pétrographie et datation U/Pb. Les moyens demandés couvriront la réalisation d’une mission complémentaire, la préparation des échantillons (plots, lames minces, microscopie optique et cathodoluminescence), et 12 jours d’analyses au LA-ICP-MS.

Porteurs du projet

Y. Missenard

Source de financement

INSU

Participants

Agathe Jullien-Sicre, Thomas Blaise, Jocelyn Barbarand, Frédéric Haurine